Catégorie : Performance art

  • La Maternité

    La Maternité

    Oui, oh ! La maternité on en fait tout un fromage, pas de quoi fouetter un chat !

    Donner la vie, donner la vie, donner, toujours donner, bonjour l’arnaque ! Soupir. Mon fils, par exemple, je ne le trouve pas très intéressant. Il a beau être mon fils, j’ai tout de même mon objectivité. Qu’est-ce qu’il a d’extraordinaire, à part mes yeux ? Rien, il est assez quelconque, ne serait-ce que dans son caractère, il est ponctuel, ordonné, poli, fiable… Sans surprise, quoi. Comme son père, finalement.Il est comme ça, c’est la vie, tout le monde ne peut pas être un aventurier… Mais bon sang, quel gâchis ! J’en aurais fait des choses, moi, si j’avais eu un pénis ! J’aurais bourlingué avec le fric de ma mère, fait des hold-up, engrossé des indigènes un peu partout sur la planète… J’aurais arrosé le Monde de ma testostérone, soumettant les plus faibles, défiant les plus forts, puis j’aurais eu un dernier enfant, vers soixante ans, avec une jeunesse fortunée (l’ex-femme d’un de mes fils) ou bien, je serais mort en duel…Mon fils, il n’a pas l’esprit d’entreprise, je crois qu’il n’arrivera jamais à rien, il restera avocat toute sa vie. Moi, je voulais qu’il soit maçon, ou danseur étoile,à la limite cosmonaute, mais il ne m’écoute jamais. Il me prend pour une idiote. Rira bien qui rira le dernier, va ! De toute façon, je voulais une fille. Pour lui mettre des barrettes.

  • Manifeste poétique d’adieu au boomer

    Manifeste poétique d’adieu au boomer

    Vous nous avez tant aimées ou détestées ou méprisées ou désirées, en secret peut-être vous êtes vous masturbé.e.s en pensant à nous, à ce qu’il pouvait bien y avoir en dessous, de nos costumes, sous ma bite, derrière tes seins, entre tes mains, entre ta femme, habillée, alors tu dis par précaution ça me gratte vachement tu veux bien regarder c’est peut-être une infection…

    Ça tombe bien ta femme est pharmacienne, elle ne voit rien, peut-être le stress, un peu d’eczéma, c’est vilain mais pas méchant, ta bite à la main ça la fait rire, toi tu repenses à nous et tu bandes un peu, ça lui fait plaisir, vous retrouvez votre intimité, presque enterrée grâce à nous malgré tout. Pourtant rien, pas un like pas un partage, même avec ton compte sous-marin, celui avec lequel tu t’abonnes et te désabonnes compulsivement, c’est un amour honteux que tu nous voues, depuis des années maintenant.

    Mais ne t’inquiète pas, pauvre boomer, c’est bien normal, une femme à poil, c’est fait pour ça, c’est un objet, elle a beau dire le contraire sur tous les tons de toutes les manières, tatata quand on s’appelle comme ça c’est qu’on aime ça la bite à papa pas la peine de vous faire un dessin je dis ça je dis rien.

    Je ne commente pas j’ai peur de passer pour un con, on dirait des femelles intellectuelles qui n’en n’ont rien à branler de se faire sauter, par moi en tout cas et j’ai demandé mon pote aussi s’est fait recaler. On comprend rien.Quand on écrit de la poésie on s’appelle Transhumance, quand on fait de la performance on s’appelle Le point le V, tout le monde sait ça, si c’était vraiment sérieux, non mais si c’est vraiment sérieux, c’est quand même grave parce que la femme à poil on n’y touche pas, elle est à nous et elle parle pas. À la rigueur elle sourit dans le clair-obscur, elle se fait enlever par ci par là dans plein de tableaux ou elle dort, ou elle prie, la bouche ouverte ou elle porte un enfant dans ses bras, parfois elle caresse un chat, mais là ça veut dire quoi ? Des femmes habillées en femmes à poil, puis des hommes aussi habillés en femme à poil et puis des femmes habillées en femme à poil mais avec une bite et des hommes habillés en femme à poil mais avec une bite wow ! Ça va bien 5 minutes ! Et maintenant quoi ? Une bite sur l’épaule un sein sur la cuisse une vulve en part de pizza ça ne nous regarde pas ce qu’il se passe dans votre tête, laissez nos enfants tranquilles ! Rendez-nous Catherine Lara ! Qu’on en finisse, Nostalgie, viens nous chercher, emporte-nous au pays rêvé de la Playmate et de Mamie Nova, des nichons, de la mousse au chocolat et des bermudas, c’est ça qu’on veut ! Le reste, cette espèce de manège qui s’agite et qu’on appelle le monde, la marche des choses, l’évolution de la société, ça ne nous concerne pas. On n’a pas fait tout ça pour RIEN on n’a pas voté Bois Bandé toute notre vie pour des clous !

    N’aie pas peur Boomer, le collectif Famapoil c’est bien fini, ne crains rien, le Groupe Performatif Famapoil s’arrête aussi. Tu peux dormir sur tes deux oreilles, Durcir_93, Lololilassmack, Transhumance#officiel et Lepointlev dépassent les mille abonnés, maximum respect. Adieu Famapoil, ta famille, tes amis, tes collègues, tous ceux qui t’ont connue et appréciée… Tout le monde est là. Nous sommes tous, toutes là, pour te dire adieu et te rendre un dernier hommage. Nous allons maintenant nous rendre sur ton compte Instagram (ta page fb) et nous abonner. Nous allons tout liker en souvenir de toi et partager ces souvenirs. Si forts. Si beaux. Ensemble.

    À présent que tu es morte nous pouvons t’aimer tranquille, merci d’avoir fait cet effort. Il vous faudra certainement très longtemps avant de réaliser que nous sommes parties, que nous n’aurons plus nos discussions interminables, nos petites chamailleries, que nous n’irons plus ensemble faire du canoë. Il vous faudra certainement très longtemps… Toute la vie même. On ne vous oubliera jamais.

  • L’Amour

    L’Amour

    Avant je comptais sur l’Amour pour me sauver du troupeau.

    En tant que personne exceptionnelle, je devais trouver un Amour exceptionnel. J’attendais celui ou celle qui saurait me reconnaître dans la foule, qui verrait mon aura et la couleur particulière de mes yeux je rêvais pendant des heures en traînassant dans les galeries marchandes. Je me cachais dans les rayons, caressant du bout des doigts des paquets de céréales, des calendriers ou des couvre-lits, en pensant à toi.

    J’ai attendu, attendu, changé de rayon, cherché dans les parkings…Personne n’est venu. J’ai fini par croire cette rumeur d’Orléans, assourdissante dans la cour de récréation : le Père Noël n’existe pas, c’est tes parents qui achètent les cadeaux, l’Amour Ultime est un mensonge, tu n’es l’Élue de personne, c’est la télévision qui vend des histoires pour te faire acheter un plus grand canapé et des plats préparés, pauvre crétine ! J’ai couru, en criant qu’on m’avait menti, j’ai frappé des gens qui riaient, spécialement les femmes qui se croyaient plus malines, et des enfants avec des têtes de fouines, j’ai poussé des garçons de café, craché sur leurs gueules de flics, pendant ma pause déjeuner. Après je ne sais plus, j’ai grandi, je suppose. Je suis peu à peu devenue une personne ordinaire, avec des attentes raisonnables. Je me sens apaisée.

    Je refuse d’être une loque. Fini de chercher mon reflet dans les yeux d’inconnus, pour me prouver que j’existe, attendre l’amour sur un air de chaises musicales… J’étais d’accord sur tout, mais pas tout le temps, pour faire croire que j’ai une opinion… Mais qu’est-ce que j’en ai à foutre ? De tes malheurs, de tes envies, de tes amis et de ta mère ? Ton plat préféré, ton animal fétiche, ton livre de chevet, ton meilleur souvenir et ta comptabilité, je leur pisse à la raie.

    Je refuse de faire la queue en attendant l’amour. De me répandre dans un corps étranger, qui me notera et me demandera des comptes. De miser sur la servilité, est-ce que j’ai été assez sympa, est-ce que j’ai assez souri ? Je n’ai peut-être pas ri assez fort ? J’étais d’accord sur tout, mais pas tout le temps, pour faire croire que j’ai une opinion… Mais qu’est-ce que j’en ai à foutre ? Ma couleur préférée, mon plat favori, mon animal de compagnie, mon voyage le plus réussi, le hobby qui me définit, mon film fétiche et mes souvenirs d’enfance, je leur pisse à la raie. Je refuse d’être une loque, je veux vivre ma vie.   Tes malheurs, tes envies, tes amis et ta mère, ton plat préféré, ton animal fétiche, ton livre de chevet, ton meilleur souvenir et ta comptabilité, tu peux te les garder. Je n’ai pas besoin de tout ce fatras, je veux simplement me réaliser, accomplir quelque chose. Je n’ai même pas vraiment besoin du couple. Ce qu’il me faudrait avant tout, c’est un enfant.

  • La Juste violence

    La Juste violence

    Je ne supporte ni la violence ni l’injustice. Quoi de plus révoltant, immonde, dégoûtant, que de s’en prendre à un plus faible ? À une femme par exemple. 

    Ça me rend malade. Quand j’y pense, je trouve ça insupportable. Il faudrait faire quelque chose. D’utile, de fort, de clair. Droit au but.On pourrait arracher des couilles à mains nues, ou les trancher avec une fourchette rouillée (leur propriétaire serait alors dans un premier temps immobilisé) ou crever des yeux, trancher des mains, qu’il n’y ait pas à tortiller. IL FAUT QUE LE MESSAGE SOIT CLAIR. 

    Libérons la Parole ! Pour qu’une fois pour toute, cesse la barbarie. Quand on est un être sensible, comme moi, on ne peut pas rester les bras croisés. L’intelligence du cœur commande à celle de la main (fait le geste de poignarder quelqu’un), c’est la marche naturelle des choses ! Que ceux qui ont encore une conscience dans ce pays, me rejoignent. Ensemble, nous quadrillerons la cité, de jour comme de nuit, armés de Justice et de bâtons cloutés. Pour détruire la violence, par la violence. La violence, oui, mais la Juste Violence.